Les jeunes du village ont parsemée la grande route nationale, qui traverse le village, d'annonces et de décorations pour créer un ton de fête et inviter les gens à s'arr&ecrc;ter et participer.
Avant la messe on voyait un boeuf attaché à un arbre: l'un des dons de l'ATAL (Association Togolaise d'Aide aux Lépreux) pour nos malades. Après la messe la communauté s'est retrouvée chez les Soeurs pour recevoir les dons pour les malades. Dans la photo quelques autorités sanitaires et civiles, quelques malades, et un groupe de fidèles qui assistent à la céremonie...symbolique, car les dons sont déjà dans les magazins.
Après la remise des dons tout le monde, empruntant l'allée des manguiers, se dirige vers le centre du village où, public et autorités, sont déjà reunis sous les baches posées autour de la place. Une place d'honneur est réservé aux malades.
Devant le public rassemblé dans la place, devant la grande Mosquée, est bien visible l'affiche de la 64ème Journée mondiale des lèpreux qu'on célèbre partout ajourd'hui dans le monde.
Les invités sont assis aux quatre côtés de la place. Dans cette partie se trouve la diaspora: les ressortissants de Kara, Kpalimé, Lomé, Cotonou, Niger, Nigeria, Côte d'Ivoire, Gabon et Ghana. Chaque groupe viendra au centre de la place pour présenter sa danse.
Les élèves du CEG chantent l'Hymne national tandis qu'on monte le drapeau du Togo: Salut à toi pays de nos aïeux, Toi qui les rendait forts, Paisibles et joyeux, Cultivant vertu, vaillance, Pour la postérité... Ton cœur soupire vers la liberté, Togo debout, luttons sans défaillance, ...Grand Dieu, toi seul nous a exaltés, Du Togo pour la prospérité, Togolais viens, bâtissons la cité.
Le chef du village, Amidou Boukari Soulémane, ouvre les célébrations en donnant la bienvenue aux autorités, particulièremt aux Chefs Cantons de Kparatao, de Kadambara, aux maires et aux Préfets de Sokodé et Tchamba, aux chefs de villages, et à tous les représentants des différentes institutions régionales et nationales.
Le Président Aimé Mana prend la parole après le chef du village pour donner le mot officiel qui donne le sens de la Journée. Il présente un raccourci de l'histoire du village depuis les origines, en montrant l'évolution et la trasformation du village, por présenter ensuite les attentes et les besoins actuels.
Le Chef Canton de Tchaoudjo, la chefferie dont dépend Kolowaré, a participé aux célébrations. C'est la première fois qu'il assiste à notre fête. C'est son prédecesseur Agnoro qui avait donné les terrains pour construire les premièrs 40 cases pour les malades. Ainsi est né le village de Kolowaré.
Les ressortissants de Kolowaré ont voulu offrir des dons aux familiers et à tous les malades. C'est le signe visible de leur prise en charge des besoins du village. Même s'ils vivent loin leurs attentions accompagnent les villageois.
Au village cohabitent différentes ethies: Kotokoli, Kabiè, Lamba, Peul, Evés, Naoudeba et Yaka. Chacun s'avance et présente son identité visualisée par le type de danse.
Un groupe de tambourinaires accompagne les orateurs et accueille les autorités en les présentants à la foule: ils les accompagnent en jouant les tambours en chantant et en passant devant le public assemblé.
Aujourd'hui c'est la fête de tout le monde, mais c'est surtout la fête des Kotokoli. Et ils doivent recevoir les "étrangers" avec toutes les honneurs. Voici un aperçu de leur danse avec laquelle ils souhaitent la bienvenue à tous les invités.
Une grande première. Wuro Tchitchiri Salifou est le premier enfant né à Kolowaré après la fondation du village. Il s'adresse à tous ses frères du village en rappelant quelques traits historiques du village.
Madame le Préfet de Tchamba, Titikpina Aichata, s'adresse surtout aux femmes, aux jeunes filles, en les invitant à sortir de leurs cuisines, pour vivre dans le monde d'aujourd'hui, assumer leurs responsabilités, fréquenter l'école. Elles ne doivent perdre aucune opportunité, "parmi vous, elle a fortement souligné, il y a le Togo de demain, ses cadres, ses élites, le Togo est dans vos mains, vous avez les mêmes opportunités que les hommes."
Depuis 16 ans Salifou Bassarou, originaire du village et installé à Sokodé, est le Président de la Diaspora. Les ressortissants étaient massivement présents: Il y en avait de Sodoké, Lomé, Kara, Kpalimé, Cotonou, du Ghana, de Côte d'Ivoire, du Niger, du Nigéria, du Gabon.
Le lundi 30 Bassarou, le président de la Diaspora, et Aimé Mana, le président du comité dorganisation de la fête, ont organisé une rencontre avec les villageois et ses responsables. Présents le chef du village et ses notables.
La réunion a lieu sous l'arbre à côté du Vestibule du chef. Elle commence vers 12 heures. J'arrive et je prends place à côté d'Aimé et Bassarou, les deux qui dirigent les débats. Quelques éléments traités: analyse du déroulement de la fête, propreté et assainissement du village, nouvelle école publique, reboisement au village, rigoles à gérer, charges à renouveler, et surtout implication effective de la diaspora dans le developpement du village.
Tandis que se déroule l'assemblée, un camion décharge à côté les intruments de musique qui vont animer les danses de l'après-midi et de la soirée.
Vers 17 heures je fais encore unn tour au village pour un bain de foule et de danses. Je passe pour saluer et échanger quelques mots avec les présents.
La famille de Kolowaré continue de se rassembler pour fêter ensemble avec les frères et soeurs de la diaspora.
Les Kotokoli, présents depuis l'origine du village, sont toujours à l'honneur. Ils n'oublient pas le proverbe: Le coq a un propriétaire, mais sa voix appartient à tout le quartier. Les voici qui partagent quelques brins de leur culture.
Les Kabyès sont massivement présents au village depuis la fondation du village. Voici un trait de la danse "akpema", exécutée quand les jeunes passent à l'age adulte.
Puisque les Kotokoli sont les organisateurs des festivités, ils se doivent d'être à l'honneur. Voici encore l'une de leurs danses.
Wuro Salifou me reçoit dans sa cour. Il accepte bien volontiers de partager avec nous certains de ses souvenirs, surtout de son enfance. Etant le cadet il accompagnait toujours son père et il assistait aux recontres et aux palabres. Il évoque quelques traits de la chefferie de Tchaoudjo aux temps de Jobo II et Jobo III, des Semasi (les guerriers habillés en rouge), de la chevalerie.
Wuro Salifou a eu dix enfants, trois décédés, et 7 vivants: 4 filles et trois garçons. Ici un aperçu de quelques membres de sa famille. "Il est mon beau, me dit Arouna, il a épousé l'une de mes soeurs, il a eu trois femmes, nous sommes de la troisième génération, lui de la première".
Des amis, des connaissants, viennent le saluer et lui demander des conseils. Dans la photo Mr Asso, le chef des Peul, avec son petit frère.
La fête est une occasion unique de retrouvailles. En premier plan sa fille connue comme "Bébé". Elle vit à Lomé, venue pour retrouver la famille lors de la fête. Les autres enfants: acroupi, à gauche, le fils Bouraïma, le grand à gauche Massaoudou, le plus jeune à droite, Rasakou. Acroupi à droite, Philippe l'interprète.
Tous sont avides de l'entendre. Il raconte les débuts du village quand, sous le règne d'Agnoro, souverain de Tchaoudjo, on a construit les premières cases. "Il y en avait 40, il dit, en carré, dix de chaque côté. A côté de Salifou l'agent de l'état civil, Assoumana.
L'ATAL avait offert un boeuf pour les malades, les organisateurs une autre vache pour les invités et tous les villageois. Les jeunes sont en train de terminer de partager les restes.