Le 4 février nous avons fait une sortie avec nos enfants dans les fermes de Lora, derrière les villages de Sabaringadè et Afadadè. Nous nous retrouvons à la mission pour déposer vivres et bagages. Je donne aux animateurs une fiche sur le Bon Samaritain.
Avant le départ nous nous retrouvons devant la grotte pour confier à Notre Dame notre journée. Ensuite on s'achemine vers Welou où un autre groupe nous attend.
Avec Arouna nous arrivons à Lora avec les bagages des enfants. Iroko nous avait gracieusement offert la camionnette. Les gens sont là à nous attendre, avec le vieux Prosper, coordinateur et animateur du groupe.
Dans les années 2005 et 2006 je venais visiter le village régulièrement. Après le village est passé sous la paroisse de Tchamba. Il y avait à l'époque une école avec beaucoup d'enfants. Les voici dans la photo. Maintenant plus d'école, plus de maître. Même sa maison n'existe plus. Les bancs ont été transportés dans la nouvelle paillotte.
En attendant l'arrivée des enfants je me promène dans les fermes pour saluer et échanger avec les gens. Ici une petite demeure avec trois habitants. Le plaisir de la rencontre se lit sur les visages: je suis arrivé chez eux pour les saluer.
Au carrefour une grande croix en bois vous ouvre grand les bras. La nouvelle salle sert aussi de chapelle pour les réunions de prière, le dimanche, même si le catéchiste n'est pas là.
Nous faisons une rencontre avec les gens. C'est le vieux Prosper qui conduit les débats: plus d'école, plus de maître, plus de catéchiste, problème d'eau. Dans une ferme ils ont fait un forage grâce â l'ONG AGAYB, ils en ont besoin un deuxième pour une autre ferme avec une centaine de personnes.
Ils traitent ensuite, longuement, le problème des troupeaux des boeufs des Peul. Ils rentrent dans les champs et détruisent tout, même le maïs, le mil, le manioc ou les ignames entassées. Et quand les femmes vont au fleuve Mono pour puiser l'eau elles ont souvent de sérieux problèmes avec eux. Parfois elles sont maltraitées, frappées, blessées.
Nous sommes un peu inquiets du retard des enfants. Jonas télephone à son frère Joseph. Ils étaient assis au bord du fleuve, depuis une heure, en train de méditer sur le Bon Samaritain. Ils nous assurent qu'ils vont arriver...et enfin, vers 11 heures, les voilà!
Les villageois avaient prévu de l'eau fraïche pour tous. Mais il y avait aussi des sucreries pour tous préparées par soeur Catherine. On est content d'être arrivés, de se retrouver, d'être ensemble. Et on partage avec tous.
Nous nous retrouvons tous sous la nouvelle paillotte pour célébrer la Messe. C'est notre chorale, la chorale des jeunes qui chante, anime, entraîne. Elle est dirigée par Soeur Catherine. Et la foule chante avec nous. C'est une grande première. D'autres rencontres vont sûrement suivre.
Après la Messe chacun récupère ses casséroles, bidons, plats et vivres, pour le repas sous les arbres. "Mon Père, mangeons, me lance Josephine, viens manger avec moi!". Il y en a pour tous et on partage.
Le moment de se retrouver dans le calme, de s'amuser ensemble, de se connaïtre, de partager, est arrivé. La communauté de Lora doit se sentir entourée d'amitiée. Elle a besoin d'être soutenue pour un nouvel essor, un nouveau départ.
Ça faisait quelques années que la famille de Lora se sentait comme mise un peu à l'écart. Maintenant on s'est rencontrés, retrouvés, ils ne sont plus seuls, la vie reprend. Et ensemble on danse, on danse, petits et grands, une seule famille, pour montrer la joie des retrouvailles. Nous allons nous revoir à nouveau bientôt.