Au Moyen-Age des marchants, Portugais, Espagnols et Italiens, venant de centres commerciaux prospères, s'engagèrent activement dans le commerce avec les ports nord-africains. Ils y échangeaient des étoffes et des chevaux contre des dates, des olives, des noix de cola, du coton, du cuivre et de l'or, des produits qui avaient abouti en Afrique du Nord en passant par le Sahara. C'est dire que, pour cette sorte de commerce, les Européens étaient dépendants d'intermédiaires Arabes ; ils n'avaient aucune connaissance directe de la situation en Afrique de l'Ouest. Ils étaient simplement au courant, à travers ce commerce, de l'existence de ces royaumes et de leur prospérité.
C'est une seconde nature pour un marchand d'avoir un contact direct avec ses fournisseurs. En conséquence, les Européens
poursuivirent ce but
avec ferveur. Ils suivirent d'abord la route trans-saharienne, mais sans succès. Par la suite ils passèrent par l'océan
atlantique.
En 1471 les Portugais atteignirent les premiers la côte de l'Afrique de l'Ouest et nommèrent cette région : la Côte d'Or.
Ils y rencontrèrent les Akan,
des hommes qui portaient beaucoup de bijoux en or mais qui, aussi, possédaient des balances et des poids pour peser
la poudre d'or. En outre,
les Portugais avaient entendu que d'énormes champs d'or existeraient à l'intérieur des terres. Cependant,
ils se contentèrent au début de rester
à bord de leurs bateaux et de commercer avec les Akan qui les abordaient en pirogues.
Le commerce de l'or devint si prospère qu'en 1481 la décision fut prise de construire une forteresse sur la côte, le fort Sao Jorge de Mina (Mina = Mine), dans l'actuelle Elmina. C'était la première d'un grand nombre de forteresses bâties par les Européens aux 16ème et 17ème siècles. Illustration 3 Le Fort de Cape Coast
Les forteresses servaient à plusieurs usages : d'abord comme entrepôts pour l'or et d'autres marchandises ; en second lieu pour l'hébergement et à la protection des commerçants et des membres d'équipages ; troisièmement comme bastions de protection contre les autres Européens. En effet, lorsque le commerce se révéla florissant pour les Portugais, les Français, les Britanniques, les Danois, les Suédois, les Brandebourgeois et les Hollandais se ruèrent tous sur la Côte d'Or.
Le 17ème siècle, qui vit l'apogée du commerce de l'or, fut la période de la plus grande rivalité entre
Européens durant laquelle ils s'engagèrent dans de furieuses confrontations dont ces forteresses étaient l'enjeu.
En 1621 les Hollandais fondèrent la
Compagnie Hollandaise des Indes Occidentales. Rapidement, ils devinrent le plus puissant pouvoir commercial européen.
Ils firent du Fort Elmina
leur quartier général.
Cependant ce n'était pas seulement l'or qui avait attiré les Hollandais et les autres Européens sur la Côte de l'Afrique
de l'Ouest. L'esclavage était
une seconde raison commerciale. La découverte de l'Amérique en 1492 par Christophe Colomb avait aussi été la rampe de
lancement de la traite
transatlantique des esclaves. Le travail dans les plantations de coton et celles de canne à sucre en Amérique était
très dur. Comme les Portugais
et les Hollandais investissaient dans un grand nombre de plantations, ils avaient aussi besoin d'une importante
main d'œuvre. L'option d'utiliser des
esclaves pour ces travaux devint tentante.
Aussi le commerce triangulaire commença : les Européens transportaient leurs marchandises jusqu'à la Côte d'Or, de là ils transportaient des Africains comme esclaves jusqu'en Amérique et d'Amérique ils rapportaient en Europe les produits de leurs plantations, coton et sucre.
Vers la fin du 17ème siècle les Britanniques surpassèrent les Hollandais dans le commerce en utilisant des marchands individuels qui réussissaient à produire des produits nouveaux et moins chers. En outre, le commerce était perturbé par les nombreuses guerres menées principalement par les Ashanti.
Aussi quand l'esclavage et son trafic furent abolis, la plupart des Européens
réalisèrent qu'ils n'avaient plus de profit à tirer de la Côte d'Or.
En 1896, la Côte d'Or devint un protectorat britannique et, à partir de ce moment, les produits
d'exportation ne furent plus l'or et les esclaves mais l'huile de palme, les arachides, le café et le cacao,
qui rapportaient davantage.