Faire mémoire, marcher dans l'espérance,
en étant ouvert aux surprises de Dieu


« Faire mémoire des grâces passées confère à notre foi la solidité de l'incarnation, elle la situe à l'intérieur d'une histoire, l'histoire de la foi de nos pères » (Pape François)





Novara et Genova

Ordinazione ad Omegna J'ai commencé mon parcours avec la SMA grâce à un train où j'ai connu le père Carminati, le premier père SMA que j'ai rencontré dans ma vie. Il venait de rentrer de Côte d'Ivoire. J'avais participé à une rencontre missionnaire pour des séminaristes à Parme, chez les pères Savériens. J'avais été frappé par une causerie sur l'inculturation. N'oubliez pas que nous sommes début des années '60. En parlant avec le père Carminati, celui me dit : Si tu es intéressé à la question, je vais t'envoyer un livre du père Tempels qui traite justement de ce sujet.
A l'époque je m'orientais vers les pères de la Consolata, car j'avais un oncle prêtre qui était confesseur dans leur séminaire de Varallo Sesia, et j'étais en contact avec plusieurs d'entre eux, en Italie et en mission. Depuis cette rencontre j'ai décidé pour la SMA.
Je fréquentais le séminaire de Novara et le recteur, Mons De Lorenzi, a réussi à obtenir l'autorisation de l'évêque Gremigni, de me laisser partir. Ainsi, après le Bac, j'ai rejoint la SMA.
Tout en le quittant, j'ai toujours gardé des rapports très étroits avec mon diocèse. Par exemple j'ai été ordonné diacre et Presbytre par Mgr Cambiaghi, évêque de Novara, et j'ai la double incardination, dans le diocèse et dans la SMA.
'ai était accueilli par la communauté de Gênes. La Maison était ouverte officiellement depuis septembre 1960. La SMA, en Italie, était à ses débuts. Le trois prémières religieuses a la maison de Genova C'était le père Colleran, un irlandais qui avait ouvert la Maison. Et c'était encore lui qui faisait le tour des séminaires italiens pour le recrutement et pour parler de l'Afrique. Son premier compagnon ce fut le séminariste Giacomo Ubbiali en 1953, ensuite Vescovi en 1954, puis le père Carminati en 1955, qui a rejoint la SMA étant déjà prêtre. Ce fut ensuite le tour des séminaristes Giovanni Aimetta en 1957, Lorenzo Rapetti, Secondo Cantino. Giacomo Bardelli, en 1958. Vinrent peu après deux autres prêtres diocésains, les pères Boffa e Finotti en 1959. Ils partirent ensemble au Noviciat de Chanly avec le séminariste Dario Falcone. En 1960 ce fut le tour du séminariste Renzo Adorni.
Depuis 1954 les Sœurs Nda étaient présentes à la Maison Générale de Rome. Le père Colleran a demandé, dès le début, pour le nouveau séminaire, des sœurs NDA. Ainsi le 13 juillet 1961 la première équipe, composée de Mère Rosa et des sœurs Maria Bambina e Bertilla, arrive à Gênes. Les religieuses sont les compagnons de route des pères et des séminaristes, mais elles deviennent rapidement aussi un point de référence pour amis et visiteurs. Autour de leur maison toujours ouverte, et grâce à la qualité de leur accueil, naissent plusieurs groupes de volontariat, s'organise un groupe de couture, d'amis de la mission, et un petit marché d'objets africains.

Chanly, le noviciat

Pour le noviciat je suis parti à Chanly, en Belgique. C'était en 1962. Rendez-vous à la gare de Turin. Nous étions trois : Gino Foppiano, Luigi Giraudo et moi-même.
A Chanly avec Bonouvrie, de la province de Hollande Le père Colleran nous accompagnait. Etape à Paris, rue Crillon, à la Procure SMA, ensuite en train jusqu'à Givet, à la frontière franco-belge où le père Patient Redois, est venu nous chercher en voiture pour nous conduire à Chanly. Nous étions une trentaine de jeunes et nous formions une équipe internationale : français, « alsaciens », hollandais, espagnols, italiens, avec comme formateurs : le père Patient Redois, maitre des novices, le père Jean-Baptiste Audrain, économe, le père Noel Douau, père spirituel et historien de la société, le père Bauwens Jean-Baptiste (lui-même belge), résident, et un autre vieux père, le Père Julien Le Gloahec. Le curé de Chanly était aussi de la maison. Le père Redois venait de rentrer du « Dahomey » actuellement le Bénin, et il nous parlait souvent des Sombas et de leurs « trompettes » En fait le Père Redois avait missionné chez les Pilas Pilas (ou Yom), une population vivant au sud des « Sombas ». Nous avions une ferme, des vaches à soigner, des terrains à labourer, un verger avec beaucoup de pommes dont nous retirions un bon cidre, un jardin potager. Le travail manuel faisait partie de notre formation. Il y avait aussi une équipe de religieuses, mais elles n'étaient pas NDA. Nous les appelions les Sœurs de Resteigne, village proche de Chanly d'où elles venaient. Ce fut une des années les plus belles de ma vie. Une immersion dans la mission, un bain d'internationalité et d'ouverture, et un enracinement dans la vocation missionnaire. Dans la photo avec Bonouvrie, un séinariste de la province des Pays Bas.

Lyon, le 150

A Chanly avec Bonouvrie, de la province de Hollande Après l'année de noviciat à Chanly, j'ai suivi la théologie à Lyon. Presque tous les enseignants étaient des SMA, et plusieurs revenaient d'Afrique. Le Supérieur du séminaire, était, à l'époque, le père Paul Falcon, prof de Théologie fondamentale. Il revenait du Dahomey, et il avait présenté une thèse sur le vodun.
L'équipe formatrice étaient composée des pères Delhommel et Bachoc pour la morale, Hardy pour la liturgie, Guitteny pour l'Ecriture Sainte, Blin pour le Droit Canon, et Tavernier comme économe provincial. D'autres profs venaient des facs de Lyon pour des cours particuliers, par exemple le père Desseliers pour des cours sur l'Ancien Testament, et le père Jean Comby pour des cours d'histoire de l'Eglise. Ce dernier a été tellement lié à la SMA qu'il en a été fait Membre Honoraire.
Nous allions aussi à l'extérieur pour certains cours, par exemple « économie » avec le professeur Blardone, ecclésiologie chez les Salésiens. Le père Yèche, aumônier de la prison de St Luc, proche du 150, était notre Directeur Spirituel. Il nous parlait souvent des exécutions capitales auxquelles il assistait après avoir accompagné les condamnés parfois pendant des mois. Affiche du musée Au « 150 » comme on appelait le séminaire (d'après son adresse : 150 cours Gambetta) on respirait l'Afrique et la mission, partout. Il y avait, par exemple, le séminariste Claude Nachon, un animateur né, qui nous passait régulièrement des films « ethnologiques », pour nous introduire aux peuples et aux cultures d'Afrique. Le musée aussi était aussi là pour nous rappeler tout cela.
Les Sœurs NDA faisaient aussi partie de notre environnement, elles étaient avec nous pour tous les services. Je me rappelle, par exemple, sœur Prima, et les problèmes que je lui causais avec des invitations non prévues aux repas. Et nous, les séminaristes, faisions des tours réguliers à la source, leur Maison Mère de Vénissieux. A l'imprimerie il y avait sœur Camilla, un personnage qui peuplait notre imaginaire : de famille noble, à 18 ans elle avait déjà une voiture…
Une autre NDA avec laquelle j'ai étroitement œuvré, surtout avec la communauté italienne de Lyon, ce fut sœur Balbina, appelée aussi Isabelle. Nous avons gardé les contacts pendant de longues années.

Genova - Paroisse et Université

Après la théologie je suis resté quelques années à Gênes. J'ai prêtais service dans la paroisse de Regina Pacis, dans la banlieue de la ville, dont le curé était don Bruno Gastaldo. Il m'avait demandé de l'aider dans deux secteurs : catéchèse pour de jeunes d'action catholique et les scouts. J'ai rencontré des jeunes enthousiastes, motivés et sérieux, prêts à se donner. Je me souviens de deux animatrices : Anna Maria Fenu et Paola Salvi ; une foi inébranlable, un dévouement à toute épreuve. Les Scouts étaient dirigés par Enrico Diana, Paolo Tizzoni, e Luigi Pastorino. Dans ce milieu se sont nouées des amitiés qui durent encore. Par exemple Paolo, vient de m'envoyer deux colis avec des maillots et des ballons pour deux équipes de Kolowaré. Nous avons vécu des moments très forts ensemble, et nous avons grandi ensemble.
Pendant ce temps je fréquentais l'université de Gênes. Le père Colleran pensait préparer une équipe de profs pour un séminaire SMA. Le père Cantino avait une licence en philo, le père Bardelli avait fait des études en sciences naturelles, le père Rapetti en lettres anciennes, et moi en lettres modernes.
C'était la période de la contestation, mais aussi de l'ouverture.
J'ai pu organiser le plan d'études d'après mes besoins. Ainsi j'ai pu choisir des cours, sur deux ans, d'histoire de l'Afrique, d'Ethnologie, d'Ethnographie, et choisir un certain nombre de lectures concernant ces sujets, dont on devait rendre compte aux examens. J'ai acquis des bases solides pour rencontrer d'autres cultures. Pour la thèse on m'a invité à faire un travail de recherche une fois en Afrique, et non pas préparer un document à partir de livres. C'est ce que j'ai fait en m'intéressant aux contes.
Les profs sont venus à Koun Abronso pour m'aider à organiser le travail.

Côte d'Ivoire - Koun Abronso

Le père Jacobi En janvier 72, je suis parti pour la Côte d'Ivoire, paroisse de Koun Abronso. Accueilli par le père Pierre Romaniak, un polonais de la province de Strasbourg. La paroisse était composée d'une trentaine de stations secondaires. A mon arrivée il m'a accompagné dans toutes les maisons du village pour saluer les gens, puis dans les différents villages de la paroisse, uniquement pour me présenter et saluer les gens.
Dans les environs, à Transua, il y avait le père Meyer, avec le père Eugenio Basso, à Assuéfry Alphonse Guerin, dans la banlieue de Tanda le père Jean Jacoby, (Photo à droite)et un peu plus à nord, à Bondoukou, le père Joseph Pfister : des SMA « doc » de la province de Strasbourg,
des points de référence pour nous tous. Voilà « j'étais enveloppé…d'une si grande nuée de Témoins, regardant là où ils regardaient » (Heb. 12,2).
Dès le début, j'ai eu la chance de rencontrer des compagnons de voyage passionnés pour la mission. Par exemple le père Pierre Jaboulay. Il avait préparé un « Assimil », « l'Agni sans peine » en deux petits volumes. Il nous a donné le gout de la langue, et un outil pour l'apprendre.
« Moi je visite les villages de l'intérieur, tu t'occupes de la paroisse, et des villages sur la grande route, et tu restes à la mission pour étudier la langue », m'as dit le père Romaniak.
Dans la paroisse voisine de Tankessé il y avait le père Hubert Greneisen avec le père Jean Paul Eschiliman, un jeune anthropologue et ethnologue avec son collaborateur Simon Amorofi. De lui, j'ai acquis la passion pour la culture du peuple parmi lequel nous vivons, les Agni-Bona.
C'est encore lui qui m'a initié à la collecte des contes, en m'apprenant à « écouter » les gens. J'ai collecté des centaines de récits, surtout à Koun Fao, où j'ai rencontré un grand artiste de la parole, Auyi Kwaku François. On peut voir ici quelques uns de ces récits : (en italien) Contes d'Ayui Kwaku François.
Le catéchiste Albert Koabenan Mais j'allais aussi dans tous les villages de la paroisse. Le soir, après la prière on se rassemblait sur la place du village, je plaçai le magnétophone, sur une petite table, et la séance commençait. Et puisque « le coq a un propriétaire, mais sa voix appartient à tout le quartier », j'ai essayé de partager ces textes en les rassemblant dans des fascicules qu'on peut trouver à cette adresse : (textes en français) Contes anyi de Côte d'Ivoire.
Dans les travaux de transcription et de traduction, j'étais aidé par Georges Koabenan et quelques femmes, notamment Djamia Céline.
Le bras droit des pères était le catéchiste Albert Koabenan qui nous accompagnait dans la visites des villages, unn ancien, un homme plein de sagesse avec le oeur enraciné dans l'Evangile et dans la tradition. Un exemple. Je collectais des proverbes, et je harcelais les vieux à tout moment. Un jour un vieux me lance : bè nafe man, bè ngi naliè, si on ne dort pas on ne peut pas rêver. On ne dit pas un proverbe sans une raison valable, on ne peut formuler un proverbe en l'air, en l'isolant de son contexte d'énonciation, pour faire plaisir à quelqu'un.
Autant le proverbe sort spontanément, sans difficulté, presque sans s'en apercevoir, dans une situation précise, autant il est difficile, même pour un locuteur local, d'énoncer des proverbes hors contexte.
En coversation avec Georges Koabenan Le vieil Albert Koabenan était en train de discuter vivement pour régler une palabre. A un certain moment il sort un proverbe que je ne connaissais pas, et je n'avais rien sous la main pour écrire. A la fin de la discussion je lui demande de me redire le proverbe qu'il avait sorti : « Mais non, je n'ai dit aucun proverbe, non, non, tu te trompes ». Les vieux sont tellement bourrés de proverbes qu'ils ne s'aperçoivent même pas quand ils les énoncent, mais au bon moment. Le proverbe en fait était : batra kan bo o se ji sa wunzi ne, jiè one mgbaimo di aliè o : c'est l'enfant qui sait laver sa main qui mange avec les vieux.
Le vieux Albert règlait les palabres avec proverbes et Evangile.
En 1974/75 j'ai passé quelques mois à Abidjan pour préparer ma thèse. J'ai pris contact avec l'université, notamment avec le Département de linguistique et le GRTO, le Groupe de Recherche sur les Traditions Orales, qui m'a passé du matériel performant, par exemple un magnétophone UHER. J'ai ainsi laissé dans leurs archives plusieurs bandes enregistrés avec plein de contes. Avec Bernard Zadi j'ai suivi des cours à l'université sur les contes. Nous avons gardé des contacts étroits après qu'il est devenu ministre de la culture. Par exemple en faisant imprimer en Italie des livres pour l'école primaire ivoirienne.
Les pères et les soeurs de la paroisse A Koun Abronso j'ai fait deux séjours, le premier de sept ans, le deuxième de 4 ans. En 1975 le père Romaniak a quitté la paroisse, et il a été remplacé par les pères Aimetta Nino e Secondo Cantino.
A l'époque nous avions aussi la responsabilité de la paroisse de Kwassidatékro, sans prêtres, et confiée à des sœurs NDA. Deux sœurs nda se sont jointes à notre équipe, sœur Marie Thérèse Froidevaux et sœur Marie Bernard Bargeolle, très actives dans la pastorale et l'animation féminine. Nous disait un vieux : « Là où les sœurs arrivent, la vie change ».
En 1977 j'ai quitté la paroisse pour rejoindre la maison de Gênes pour de l'animation missionnaire. Après quelques mois de recyclage à Tenafly, en 1980 je suis retourné à Koun.
Je suis resté seul pendant une année, car les pères Cantino et Aimetta, avaient été nommés ailleurs. En 1982 le père Luigi Alberti est arrivé à Koun Abronso. Les deux sœurs nda étaient toujours à la paroisse.
Un souvenir qui donne un faisceau de lumière sur la vie de foi des villageois. Un jour je célébrais la messe dans la chambre à coucher du chef de l'Eglise, gravement malade. Nous étions là réunis pour le Sacrement des malades. La chambre était pleine de gens qui pleuraient. Le malade dit alors : « Pourquoi pleurez-vous, je vis le moment le plus important de ma vie, vous devez vous réjouir avec moi. » C'était lui qui nous consolait dans nos larmes, en nous évangélisant jusqu'au bout.

Abidjan - Maison Régionale

J'ai passé ensuite douze ans à la maison régionale d'Abidjan, avec le père Pierre Roustan. Au début nos étions dans la vieille Maison Régionale de Dabou, ensuite dans la nouvelle à Abobodoumé, dans la banlieue d'Abidjan. J'ai continué à garder les contacts avec les ressortissants de Koun Abronso que je fréquentais régulièrement, soit dans leurs maisons, soit lors des réunions mensuelles.
Le chef de Tano Koffi Nous sommes en 1984, à l'époque où le SMA avait décidé d'accueillir les candidats africains. Avec nous, à la Maison Régionale, il y avait le père Joseph Hardy, le responsable du nouveau projet. A la maison régionale ont vécu les trois premiers candidats en formation, y compris Michael Adrie, devenu ensuite le premier supérieur du nouveau district. Les sœurs Nda avaient deux Maisons : Adjamé et la Maison Provinciale. Les échanges étaient réguliers, même si les personnes changeaient. La léproserie d'Adzopé était un autre point important. Quand on était malade on n'hésitait pas à faire appel à leurs services. Elles avaient toujours une chambre pour nous accueillir et nous… perfuser…
Abidjan était une antenne ouverte sur tout le pays et la Maison Régionale un point de rencontre, d'échanges, pour tous les pères de SMA, et d'autres congrégations, du pays.
Par exemple c'était la Maison Régionale qui faisait de pont entre le Centre Culturel français pour avoir des livres.
Les responsables fréquentaient régulièrement la maison. J'avais des liaisons étroites avec la presse locale, par exemple Fraternité Matin, Ivoir Soir, Fraternitè Hebdo. Plusieurs journalistes, dont la Directeur de Fraternité Matin, Michel Kwame, et le directeur de Fraternité Hebdo, Gabriel Atta Koffi, étaient originaires de nos villages, et des amis. Un exemple. Le directeur de Fraternité Matin a donné, pour notre bibliothèque africaine de Gênes, plusieurs collections complètes de Fraternité Matin le quotidien national.
Son frère Raphael Atta Koffi, écrivain et historien, m'a passé beaucoup de documents, des pans entiers d'histoire des Abron, récits collectés dans les cours royales de Broukro et de Tanokoffikro, son village d'origine. Dans ce link, ses documents sur l' Histoire des Abron, Bona, Kulango . D'autres documents, très fouillés, on peut les trouver dans le link sur la: .La fête des Ignames
Dans la photo Tano Koffi, le père de Michel Kwame, et des jeumeaux Gabriel et Raphael Atta Koffi.
En dialogue avec Bernard Dadié

L'écrivain Bernard Dadié faisait aussi partie du cercle des amis. Je fréquentais régulièrement sa maison de Cocody. Il était, à l'époque, ministre de la culture. On s'était rencontré, la première fois, à un Congrès de Littérature Africaine à Padoue. Voici un texte sur sa poétique : .L'art poétique de Bernard Dadié.
Il y avait ensuite Ivoire Dimanche, avec Jérôme Carlos, Notre Temps de Jérôme Bailly.
« Un autre secteur important avec lequel j'ai étroitement collaboré est celui de l'édition avec la maison d'édition les N.E.A (Nouvelles Éditions Africaines) dont Mme DRÉHI Mical Lorougnon était directrice de production. C'était cette maison qui fournissait les livres scolaires à tout le pays, en les faisant venir de France. Ils se sont aperçus que les Français faisaient imprimer les livres en Italie, et ils m'ont demandé s'il n'était pas possible de le faire eux-mêmes, sans passer par la France. Je les ai mis en contact avec la EMI de Bologne. Mme DRÉHI est allée chez eux et ils se sont arrangés pour imprimer leurs livres. Pour les remercier, les responsables de la EMI ont été invités en Côte d'Ivoire. Avec une pajero et un chauffeur mis à la disposition du Ministère, nous avons fait le tour de la Côte d'Ivoire. C'était une maison internationale par la présence en son sein de trois pays, le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Togo plus des éditeurs français. Quand les N.E.A (Nouvelles Éditions Africaines).deviennent les NEI : (Nouvelles Éditons Ivoiriennes), Mme DRÉHI Mical Lorougnon crée avec des partenaires, les Éditions Livre Sud (EDILIS) en 1993. Cette maison d'édition spécialisée dans l'alphabétisation et la post alphabétisation s'est investie dans la production d'ouvrages en français et en langues maternelles. Mme Mikal Drehi, la PDG de Edilis Dans la photo Mme Drehi, la responsable des Editions.
Son implication dans la promotion et la préservation des langues maternelles lui ont valu de remporter en 2013, le Prix ASCAD (Académie des Sciences, des arts, des Cultures d'Afrique et des Diasporas africains) et le Prix UNESCO-Confucius d'Alphabétisation par le biais de l'ONG Savoir Pour Mieux Vivre (SA.PO.MI.VIE) créée en 2006. » Voici le link a Edilis : Les Editionss Livres Sud


Le Cardinal Yago et le président Houphouët-Boigny étaient les deux figures de référence de l'Eglise et du pays.
La Maison Régionale, ainsi que toutes les missions où se trouvaient des pères italiens, étaient équipés d'une radio. En collaboration avec le radio-club d'Abidjan, chaque père a obtenu son indicatif. Le Régional était l'agent de liaison entre la capitale et l'intérieur. La radio a été un moyen incontournable lors de la guerre au Libéria.
Les pères et les laïcs SMA au Libéria avaient leur point de contact à la Maison Régionale. On s'écoutait régulièrement plusieurs fois par semaine. On était surtout à l'écoute des pères qui se trouvaient dans le secteur « Charly Tango » (Charles Taylor).
La Maison Régionale assurait aussi la formation permanente des pères. Dans les années '80 nous de la SMA, nous étions encore très nombreux, plus de 150 français e 23 italiens. Un exemple. Avec l'agronome Giovanni Biffi nous avons organisé trois sessions à Abidjan et à l'intérieur du pays, pour réfléchir ensemble sur les problèmes liés à l'agriculture. A la fin nous avons publié un texte.
Abidjan il y avait à l'époque, comme ambassadeur d'Italie, Raffaele Campanella. Il aimait répéter : « Je suis l'ambassadeur de tous les italiens, et pas uniquement des hommes d'affaires je veux visiter et connaitre toutes les missions, où travaillent des pères et des sœurs italiennes, et tu m'accompagneras dans ces visites ». Il a ainsi visité toutes les missions avec sa femme.
Une anecdote. Je célébrais tous les samedis une messe pour la communauté italienne d'Abidjan, dans l'Eglise Sainte Cécile, en ville. Mais les nuits de Noel la messe avait lieu dans notre chapelle à la Maison Régionale. L'Ambassadeur venait d'arriver et il a participé à la messe. Avant de commencer il me demande : « Me laisses-tu faire le sermon à ta place ? ».
A la fin de la messe Giovanni Biffi, un grand ami, me dit : « Tu sais l'ambassadeur du Centrafrique, présent à la messe a fait ce commentaire : « Eh, le père Silvano cette année a fait appel à un très bon prédicateur… et moi de répondre : c'est notre nouvel ambassadeur !
Nue étions a Nassian, dans le diocèse de Bondoukou pour visiter pères et soeurs. Un dimanche en quittant Nassian pour rejoindre Bondoukou, les pères Martino e Dario m'ont demandé de céléber la messe dans l'un de leur village sur la route. J'étais avec l'Ambassadeur. Il me dit: "Puis-je faire l'homélie à ta place?". Le noyau de son homélie: "Je suis arrivé ici chez vous, vous ne me connaissez pas, et vous m'avez accueilli comme un frère, mais n'oubliz pas: vous ne serez pas vraiment chrétiens, si vous n'êtes pas capables de pardonner".
Sa femme Anita avait regroupé autour d'elles les femmes des hommes d'affaires italiens. Entre nous il avait des rapports d'amitiés très forts. Ces dames étaient très actives, par exemple, dans l'aide aux prisonniers de la MACA.i
La « MACA » la Maison d'arrêt, était un autre domaine dans lequel j'étais très engagé. J'y allais régulièrement pour la messe du dimanche pour tous les détenus, et le mardi je célébrai dans la haute sécurité. J'amenais aussi beaucoup de nourriture, de médicaments, des sacs d'ananas, des semences pour le jardin maraicher et potager. Un domaine dans lequel j'étais très actif, c'était les dossiers des détenus. Des gens étaient retenus en prison sans jugement depuis des années. A l'époque étaient présents à la MACA Laurent Gbagbo et sa femme Simone.
Pendant ces années j'ai renoué avec la Province des USA, en participant à plusieurs conférences de l'ALA (African Literature Association), dont j'étais membre, par exemple Gainsville, Northwestern, Indiana, Dakar, Padoue. Je travaillais avec le GRTO et j'étais leur représentant. J'ai présenté, au nom du GRTO, un « paper » sur les masques WE préparé en collaboration avec Angèle Gnonsoa, la grande spécialiste des masques wè. Voici le document : .Masques wè de Côte d'Ivoire
Depuis 1975 Abidjan a eu une Nonciature. Le premier nonce ce fut Mgr Wuesternberg. A l'époque j'étais à Abidjan et je l'ai aidé à s'installer, puis au secrétariat et je l'accompagnais dans ses déplacements. Par la suite, dans les années '90, avec le nonce Antonio Mattiazzo, il y a eu une autre type de collaboration, beaucoup plus approfondie e pastorale. Ce nonce plutôt qu'un diplomate, a été un grand homme d'Eglise. C'est sous son impulsion et avec son aide qu'on a ouvert à Abidjan la première radio libre, grâce a père SMA Gianfranco Brignone.

Retour en Italie

Couverture de la revue Afriche En 1996 je suis rentré en Italie. Mais avant j'ai demandé de passer quelques mois à Tenafly. A la suite de la guerre au Liberia les rapports avec les confrères SMA américains avaient pris de l'ampleur. A Tenafly j'ai été accueilli comme un frère.
J'ai pris connaissance du radio-club de Tenafly, et j'en ai profité pour passer plusieurs examens de la radio, et j'ai eu mon « call », indicatif américain. Au radio-club ils étaient presque tous Juifs, et je me suis fait des amis, et je fréquentais leurs maisons. Roy et son épouse, par exemple, m'ont invité à des causeries tenues par un rabbin. Ces amis venaient me chercher à Tenafly, pour aller ensemble dans un centre où avaient lieu ces rencontres.
En décembre 1996 je suis arrivé à Gênes, et je suis resté jusqu'en 2004. On m'a demandé de m'occuper de la bibliothèque africaine « Borghero », du magazine « Afriche » et d'ébaucher et lancer notre premier site internet. J'ai suivi un cours à l'évêché pour m'initier aux nouvelles techniques.
Pendant mon séjour j'ai pris contact avec quelques africanistes italiens, en dehors du monde académique universitaire, pour enrichir notre revue.
Quelques noms. Gigi Pezzoli, connu grâce à un contact le l'OAN de New York, où il allait avec assiduité « vider » le « book store » des livres sur l'Afrique. Ensuite Vittorio Carini, avec son château et sa bibliothèque africaine, et ses collections sur les arts en Afrique. Augusto Panini, le grand expert des perles et colliers africains. Nous avons publié plusieurs de leurs travaux dans notre revue.
Pour la bibliothèque on était en stricte liaison avec la Région Ligurie qui nous soutenait et nous donnait des subsides pour acheter des livres. Actuellement la bibliothèque est online.

Au Togo: Kolowaré

Couverture de la revue Afriche En 2004 j'ai passé 4 mois a Kolowaré en…vacances…. Les premiers trois mois je logeais chez les sœurs. Peu à peu j'ai mis de l'ordre dans la vieille mission, fermée depuis plusieurs années, et je me suis installé. J'ai demandé ensuite a Mgr Djoliba s'il pouvait m'accueillir à Kolowaré. Il m'a envoyé une note en disant qu'il était d'accord et m'invitant à œuvrer sous la responsabilité du curé de la paroisse de Kulundé, dont le village de Kolowaré dépandait.
Ainsi depuis le 9 janvier 2005 je suis officiellement arrivé à Kolowaré en me mettant à la disposition des pères de Kulundé, d'abord le père Epiphane, ensuite les pères Célestin Gaoua, - à l'époque curé de la Cathédrale et de la paroisse de Kulundé - Donald Charif, et Jonas Nawanou. Depuis le 17 décembre 2016 Kolowaré est devenue paroisse, et le nouvel évêque Célestin Gaoua m'a nommé à Kolowaré.
Les soeurs nda a Kolowaré J'ai, essayé d'apprendre la langue du peuple qui m'a accueilli, les Tem-Kotokoli. Dès le début du séjour, j'ai commencé à m'initier à leur culture en collectant leurs contes et récits. Ainsi depuis février 2005, tous les mercredis, un groupe de conteurs venait à la mission pour une séance de contes. Par la suite j'allais moi-même au village dans différentes cours pour la collecte. Aidés par des locuteurs locaux les contes étaient transcrits en phonétique, ensuite traduits et recueillis en fascicules, qu'on trouve à cette adresse : Contes Tem-Kotokoli.
A Kolowaré il existe une communauté NDA qui s'occupe du Dispensaire. Les sœurs sont présentes à Kolowaré depuis 1944. Au début elles venaient en bicyclette depuis Sokodé, toutes les semaines pour soigner les malades de la lèpre. A partir de 1950 elles se sont établies au village. Pendant des longues années c'étaient elles qui ont animé, soutenu, accompagné la communauté chrétienne.
Depuis mon arrivée nous continuons à travailler ensemble. Tous les samedis je célèbre la messe dans la chapelle des malades. Les sœurs, en plus de leur travail à l'hôpital, sont actives dans la catéchèse, l'animation liturgique, les soins de l'Eglise, la visite des malades. Une, en particulier, est très engagée avec les CVAV. Tous les dimanches je partage le repas avec elles.
Au début du mois de mai nous avons fait un triduum de prière chez elles, avec la communauté chrétienne, pour faire mémoire de cents ans de leur présence au Togo.

Le sens d'un parcours

En 1973 le père Mario Boffa, au nom de la province d'Italie, est venu visiter les confrères de Côte d'Ivoire. Après quelques jours de présence à Koun Abronso, il me dit : « Mais qui commande ici, c'est le curé, ou bien c'est toi ! » En 2007 le père Eugenio Basso, en tant que vice-provincial, est venu passer quelques jours à Kolowaré. Avant son départ il me dit : « Mais qui commande ici, c'est Pascal (le sacristain), les sœurs, ou toi ?" Dans ces deux remarques il y a le sens d'un parcours. Peu à peu Dieu a purifié ma vie en la libérant de beaucoup de déchets en me faisant grandir dans la foi. Je voudrais maintenant souligner quelques points sur lesquels j'ai bâti ma vie missionnaire.

1. Proximité

Les deux chefs du village, Kwame Yeboua et Kwame Amorofi Dès mon arrivée a Koun Abronso j'ai eu la chance d'être initiés aux rencontres : j'étais là pour rencontrer les gens, et non pas pour rester à la mission les attendre, je devais d'aller vers elles, dans leurs maisons : chrétiens, musulmans, traditionalistes, adeptes d'autres religions. Un jour, tandis qu'on priait ensemble dans le temple protestant de Koun Abronso, une femme a fait cette prière : « Seigneur je te remercie parce que, avant catholiques et protestants se battaient, tandis que maintenant nous prions ensemble ».
Quand j'allais visiter les villages, je faisais le tour des maisons pour saluer les gens, je j'entrais dans toutes les concessions. Au village, le vendredi, ou le dimanche après midi, j'avais pris l'habitude de faire le tour des maisons pour saluer, à la suite du père Romaniak qui le faisait régulièrement. Peu à peu se sont crées des relations très solides avec tout le monde : gens du peuple, notables, souverains, féticheurs.
Ainsi les deux chefs du village Kwame Amorofi, le chef des Abron, et Kwame Yeboua, les chef des Bona - venaient régulièrement à la mission, surtout le dimanche après midi, et je causais longtemps avec eux, en puisant ainsi aux sources profondes de leur savoir.
Le moment central de la fête des ignames: les sacrifices aqux ancêtres Je pouvais participer aux rites et fêtes traditionnelles, sans aucune entrave, par exemple la fête des ignames, la fête en l'honneur de Tano, « konian », la fête de la puberté-fertilité des jeunes filles, entrer dans les cases fétiches, faire des photos, participer aux funérailles des Féticheurs et des Souverains. Deux exemples. En 1977 j'ai assisté à toutes les cérémonies funéraires à la mort du chef Canton anyi de Koun Aunzi, Kwadjo Nguettia, ensuite aux funérailles du grand féticheur de Kwamebonikuro. Il me disait : « moi je ne peux pas laisser mes fétiches, mais je veux que tous mes enfants soient chrétiens ». Dans ces pages quelques uns de ces événements, rencontres, cérémonies : (textes en italien) . Rituali nelle corti akan.
A Abidjan j'ai continué dans ce sillon. D'abord en gardant des liens très étroits avec les ressortissants, ensuite rencontres, non superficielles, avec les nouvelles réalités de la ville : paroisses, clergé, université, radio-club, presse, prisons. Avec le père Roustan, régional de la province de Lyon, et la présence du père Hardy à la maison régionale, celle-ci était un centre de rencontres et d'échanges. Un exemple concret. L'Ambassade de France, à travers le Centre Culturel, a fourni de livres la bibliothèque de la maison, et des innombrables missions. Les rencontres étaient très fréquentes avec Mme Baherle, de l'Ambassade, et les journalistes Jérôme Carlos et Jérôme Billy nos amis. Je fréquentais assidument le radio-club. C'est ici que j''ai appris à connaitre les ordinateurs et apprendre à s'en servir.
Pour la prison j'ai œuvré étroitement avec les responsables du Ministère de la santé, surtout pour les dossiers des détenus.

2. Dialogue

Les rencontres vont de paire avec le dialogue e le partage. Pour dialoguer il faut être ouvert, écouter, faire silence, respecter l'autre, cheminer ensemble, et avoir envie d'apprendre, de grandir ensemble. J'ai privilégié deux secteurs : dialogue avec les religions traditionnelles et avec l'Islam. Grace à la collecte des contes j'au pu entrer dans la culture des peuples que j'ai rencontré. J'ai surtout approfondi la religion traditionnelle anyi-bona pour en mettre en valeur les différentes articulations. Depuis toujours mon grand désir a été de partager ce que les gens m'apprenaient au fur et à mesure de mon cheminement. Voilà les différents fascicules des contes, Anyi e Tem, la revue « Afriche » avec ses dossiers sur les peuple et les cultures d'Afrique, et maintenant, au temps d'internet, le partage à travers les pages que je prépare depuis Kolowaré :(en français et italien) L'Afrique et ses cultures.
Un jour un vieux de Kolowaré en voyant un exemplaire de la revue « Afriche » avec des photos des conteurs et des malades, disait : « Tu ne te rends pas compte, mais en publiant ces textes et ces photos, tu leur as donné visibilité, tu as fait vivre ces gens, tu les a fait exister ».
L'affiche de la fête A Kolowaré, grâce à la collecte des contes Tem, dès le début du séjour, il y a eu des rapports très forts avec les Musulmans, car la presque totalité des conteurs étaient des musulmans. Ils étaient fiers de me transmettre quelques bribes de leur culture.
Un autre moment fort de dialogue ont été les différents forages, et surtout la construction du CEG. La communauté musulmane, plus que la catholique, a participé activement aux travaux, en ramassant par exemple, gravier et sable dans le Kolowaré.
Depuis quelques années la fête annuelle des malades de la lèpre est devenue un moyen efficace de dialogue entre toutes les couches du village. Autrefois c'étaient les sœurs qui organisaient tout, maintenant ce sont les villageois qui ont pris en main l'organisation et le déroulement des festivités, et ce sont deux de nos jeunes, Aimé Mana e Olivier Assolya qui en sont les responsables. On peut voir un aperçu de la fête 2017 à cette adresse : .Journée mondiale de la lèpre; Kolowaré 2017
Un exemple concret de cheminement et de dialogue ici à Kolowaré avec les Musulmans. Deux couples musulmans ont demandé le baptême de leurs enfants. Nous avons cheminé avec les familles - restreinte et élargie - pendant deux ans pour comprendre les motivations des parents, ensuite le baptême a eu lieu. Il y a quelques mois l'une des mamans me dit : « Je veux faire, moi aussi, un chemin, et tu vas m'aider ». L'autre maman vit dans une ferme. Quand elle vient au village me dit : « Chaque dimanche je vais à la prière avec le catéchiste Simon Pierre avec mon enfant ». On peut trouver le récit dans ce link : Dialogue avec le monde musulman.

3. Ecoute et partage

Dans ces textes on peut trouver le résumé et les lignes maitresses de mon parcours : Puiser à la source de la sagesse.
. Ce sont les conseils que Tierno Bokar, le Saint François d'Afrique, donnait à son neveu Hampaté Bah, mon grand Maitre. J'ai essayé de les suivre.
J'ai appris - on m'a appris - dès le début de mon cheminement aller vers les gens, d'apprendre leur langue, m'assoir près d'eux, en leur offrant ma présence, habillée de sensibilité, chaleur, empathie, en essayant, peu à peu, d'entrer dans leur vie. Plutôt que faire beaucoup de choses, il faut être présent, dans le silence, l'impuissance : une poignée de main, une main posée sur le front, un sourire, une accolade. Ce sont des petits gestes qui communiquent plus que les mots. Mais quelques mots je les dis, surtout des paroles de bénédictions, partout : au village, au marché, sur les routes. Et les gens de répondre : gna na koriti, merci pour la bénédiction. On peut trouver un certain nombre de rencontres, et des aperçus sur la vie au village de Kolowaré, dans les chroniques mensuelles que j'envoie aux amis, dans ces pages : (textes en italien et français) La vie des jours.
Je termine avec un souhait. J'aimerais que les gens rencontrées puissent dire de moi les mêmes mots que les habitants du Chiapas ont dit au Pape : « vous avez mis votre cœur à côté du notre... gardez dans votre cœur notre culture, nos joies, nos souffrances, nos injustices.… »




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